HOKKAIDO DE MENJO
Jusqu’au début des années 70 en France et dans la majorité des grands studbooks en Europe, il n’était pas nécessaire de performer pour saillir et les reproducteurs étaient sélectionnés sur les origines, le modèle, la locomotion et le saut en liberté. On ne saura jamais ce qu’auraient donné en CSO les Ibrahim, Grand Veneur et autres Cor de la Bryère…
Sous la pression des éleveurs et des étalonniers privés, le testage par la compétition est devenu un passage obligatoire pour tous les candidats reproducteurs et il serait trop difficile aujourd’hui à un étalon de séduire à l’élevage sans avoir brillé sous la selle.
De fait, l’aptitude à performer est liée à des caractéristiques observables assez tôt et héritables (dans des proportions variables) comme la force, le respect, le style, la trajectoire, l’équilibre, le sens de l’abord… qui font partie des critères de jugement des concours de saut en liberté.
Le palmarès sportif est le fruit de la rencontre entre ces aptitudes et la capacité du ou des cavaliers successifs à les transformer en résultats en compétition. Cette aptitude du cavalier et l’alchimie qui fait les grands couples ne sont pas transmissibles par un étalon à ses descendants. À patrimoine génétique identique, les quelques clones exploités en compétition n’ont pas eu, faute de cette alchimie fragile, les palmarès sportifs de leurs modèles.
Il est également certain qu’un palmarès brillant confère à un étalon la notoriété qui attire les éleveurs les plus exigeants et ouvre les portes d’une carrière à l’élevage. Ils sont aujourd’hui nombreux à disposer d’un tel palmarès ! La question que l’on doit alors se poser est : « avoir brillé à haut niveau est-il une condition nécessaire et suffisante pour être un très bon étalon ? »
Est-ce une condition nécessaire ? On peut sans hésiter affirmer que non puisque plus d’un tiers des 50 meilleurs pères de gagnants en CSO au ranking WBFSH 2021 n’ont pas de palmarès international au-delà du niveau 145/150, voir pas de palmarès du tout. BALOU DU ROUET, CONTENDRO, CONTHARGOS ou DIARADO pour ne citer que ceux de notre catalogue sont dans ce cas. C’est grâce à leurs premiers poulains qu’ils ont gagné le droit d’en faire d’autres et grâce aux qualités naturelles qu’ils transmettent qu’ils sont devenus des reproducteurs confirmés sur descendance !
Est-ce une condition suffisante ? Les exemples de grands performers dont la production a déçu sont très nombreux. Par souci de confraternité nous ne citerons que ceux qui font partie de l’histoire qui a fondé le GFE comme Sans Souci, Joyau d’Or, I Love You, Prince d’Incoville ou, plus près de nous, Kraque Boom… Ils ont tous eu un palmarès extraordinaire mais ont plutôt déçu dans leur production. La même confraternité ne nous interdit pas de vous inciter à chercher d’autres exemples chez nos confrères ; vous allez en trouver beaucoup ! Être titulaire d’un grand palmarès n’est donc ni une obligation, ni une garantie de devenir un grand reproducteur et les qualités qui sont nécessaires à la réalisation d’un beau palmarès ne sont pas suffisantes pour devenir un bon étalon !
Nous avons depuis longtemps tiré les enseignements de ces observations et, pour intégrer un étalon performer à notre catalogue, nous nous sommes toujours posé la question :
« Quelles sont les qualités fortes qui lui ont permis de devenir un champion et les transmet-il à ses descendants ? »
C’est ainsi que nous avons procédé pour acheter Mr Blue, CALVARO, KANNAN, UNTOUCHABLE 27 et plus récemment pour recruter JILBERT VAN’T RUYTERSHOF ou APARDI. Et c’est pour cette raison que nous ne nous intéressons aux grands performers en fin de carrière que s’ils ont assez de descendants pour nous permettre d’observer ce qu’ils transmettent.
Commencer à tester sur descendance un performer à l’âge de 14 ou 15 ans, quelque soit son palmarès, nous semble moins intéressant pour le progrès génétique général que de tester un jeune étalon avec des qualités spectaculaires. Si ses qualités exceptionnelles lui permettent de construire un palmarès et de gagner en notoriété tant mieux mais ce n’est que s’il les transmet à ses descendants qu’il deviendra un reproducteur intéressant.
Cela semble être le cas pour EXCALIBUR DELA TOUR VIDAL qui a construit un palmarès au plus haut niveau et qui semble transmettre à ses descendants la force, le respect et la souplesse qui ont permis de le construire.
Pour autant des étalons comme UP TO YOU ou CANDY DE NANTUEL, qui n’ont pas le même palmarès nous ont déjà convaincus, par leur production, qu’ils sont des reproducteurs extrêmement intéressants ! C’est l’observation attentive des qualités propres puis des qualités transmises par nos étalons qui nous amène à les garder ou pas dans notre catalogue et à les caractériser dans le programme PAX pour vous aider à les utiliser pour ce qu’ils apportent vraiment.