Accueil / Actualités / Divers / CANDY DE NANTUEL : À LA TABLE DES GRANDS ? /

CANDY DE NANTUEL : À LA TABLE DES GRANDS ?

CANDY DE NANTUEL : À LA TABLE DES GRANDS ?
  

L’édition Bellifontaine a consacré un jeune étalon au milieu des références de la discipline. La production de Candy de Nantuel s’est particulièrement illustrée, le propulsant 4e des meilleurs pères de jeunes chevaux en cycles classique et 2e en cycles libres aux côtés de ses aînés.

Après avoir brillé sur le circuit Jeunes chevaux et cumulé plus de 150 000 € de gains jusqu’au niveau international (ISO 164), Candy de Nantuel rentre à l’élevage pour répondre à une demande pressante face à la montée en puissance de ses produits. Retour sur l’histoire du bel alezan cuivré au travers des personnes qui l’ont accompagné, lui qui avait intégré la « maison GFE » alors qu’il n’était qu’un jeune cheval de 3 ans.

 

CANDY DE NANTUEL, JEUNE PREMIER DE BONNE FAMILLE

 

Une fois n’est pas coutume, l’histoire ne débute pas en Normandie, mais dans le Cher, avec la jument Royaltie III, que Jacques Gouin offre à sa fille Marie-Laure Deuquet pour faire du concours. « Nous ne l’avons hélas jamais vue sauter montée, car elle s’est blessée prématurément » raconte la sémillante patronne du Haras de Bel-Air (pôle de compétition de Tours-Pernay), qu’elle gère de front avec l’élevage de Nantuel. Grande jument d’1m72, Royaltie n’en est pas moins pétrie de sang. (Voir encadré ci-dessous)

Mise directement à l’élevage, Royaltie laisse une production exceptionnelle, sur 11 produits, 3 sont indicés à plus de 150, et 4 au-dessus de 130 !

La 2e mère de Candy, Karma de Nantuel (Quidam de Revel x Royaltie) fut une excellente gagnante en compétition, ISO 162 en GP Pro1 avec le mari de Marie-Laure, le regretté Christophe Deuquet, avant d’être exportée en Italie. Par chance, elle avait été exploitée en transfert d’embryon pour laisser sa trace à l’élevage de Nantuel. Et quelle trace !

Saillie à 3 ans, elle donne à Océane de Nantuel (Diamant de Semilly), ISO 166 avec Michel Hécart puis Titouan Schumacher. Croisée à Kannan à l’élevage de la Roque, Océane produit Samba, mère de Foxy de la Roque – véritable phénomène qui a enchaîné une série de victoires supersoniques en GP 5* avec Victor Bettendorf – et de 3 gagnants indicés à plus de 150 : Viceversa avec Alberto Zorzi, Uthope avec Patrice Delaveau et Atlantic avec Julien Gonin.

De nouveau saillie à 8 ans par Diamant, Karma donna Thara Nantuel, la mère de Candy. Finaliste à 5, 6 et 7 ans, indicée 150 en compétition avec Christophe Deuquet puis Arthur Deuquet (le fils de Christophe et Marie-Laure), Thara a également représenté la France aux Championnats d’Europe Juniors en 2017.

 

UNE ENTRÉE REMARQUÉE

 

« Thara était une jument bourrée de sang, une vraie pile électrique ! » se souvient Marie-Laure Deuquet. Jacques Gouin réalise deux transferts d’embryon durant son année de 4 ans et la réussite ne se fait pas attendre là encore ! Thara engendre dès sa première génération deux étalons, Cobalt, ISO 142, exporté aux États-Unis et Candy de Nantuel.

« À l’époque, nous avions pensé à Guidam (le père des médaillés olympiques Ninja La Silla et Authentic, ndlr), mais on ne pouvait pas se procurer de semence » se souvient Marie-Laure Deuquet, « mon père avait une grande confiance en Germain Levallois, qui lui avait recommandé son fils Luidam. En l’utilisant, nous cherchions à ramener de la souplesse, une tête plus “froide” et un bon galop ».

Luidam dispose lui-même de solides références. Vainqueur du Grand Prix du CSIO 5* de La Baule, gagnant des Coupes des Nations de Saint-Gall, Dublin et Aix-la-Chapelle, c’est aussi un cheval très charismatique au modèle, que Candy n’est pas sans rappeler.

Par ce croisement, Jacques Gouin réalise également un savant inbreeding 3 x 3 sur le chef de race Quidam de Revel. « Il y a des poulains qui sortent du lot, et ce fut le cas quand Candy est né. Nous l’avons gardé entier car il était très gentil, avec du sang, mais dans le bon sens. Nous l’avons présenté à la Qualificative étalons du Mans. Tout le monde s’est alors enthousiasmé pour l’autre produit de notre élevage, Colorado, qui avait gagné ce jour-là, mais j’étais convaincue que Candy, qui s’était classé 5e, ferait parler de lui ».

Les feux des projecteurs ne tardent pas à mettre le petit alezan en lumière, puisqu’il est adjugé pour 125 000 € aux ventes Fences Elite durant la Grande Semaine de l’élevage ! « Cela reste un souvenir inoubliable » se remémore Marie-Laure. « Nous avions repéré deux chevaux pour cette vente, Candy et Cicave du Talus » confie Arnaud Evain, président du Groupe France Élevage. « Heureusement, nous avons pu acheter Cicave un peu moins que le prix maximum que l’on s’était fixé, ce qui nous a permis d’avoir Candy pour un peu plus que le budget que l’on s’était donné » sourit-il.

Inscrit dans la foulée au Championnat des étalons SF, Candy se classe 6e et obtient la note historique de 19/20 au test de saut monté par les juges du SF, puis se démarque au Testage sous la selle d’Anne-Sophie Morel. Les cavaliers experts (François-Xavier Boudant, Nicolas Delmotte, Nicolas Touzaint, Thomas Carlile, Marc Dilasser et Olivier Guillon, tous membres de l’équipe de France) le gratifient de la note de 18 pour la disponibilité avec l’appréciation suivante : « Présente des qualités naturelles de sauteur : envie, style, gestion de son corps, force. Très bon mental, très serein et intelligent de la barre ».

Il est certain que la qualité de Candy doit beaucoup à la juste combinaison du savoir-faire de la famille Deuquet – Gouin. Avec le recours raisonné au transfert d’embryon, le testage des mères en compétition, la mise à la reproduction précoce, l’élevage de Nantuel se donne les moyens de produire des chevaux « actuels », qui correspondent au sport d’aujourd’hui.

 

QUAND LA MAGIE OPÈRE

 

Au terme de cette saison, Alexis Gourdin passe la main à l’expérimenté Thomas Rousseau.

« On m’a contacté pour savoir si j’étais intéressé pour former un jeune cheval » se rappelle le Breton, « je n’avais encore jamais vu Candy de Nantuel, je l’ai découvert sur vidéo ». L’essai se déroule quelques temps plus tard : « dès les premiers sauts, j’ai eu un sentiment formidable ».

Moins de dix sauts suffisent à Thomas pour le convaincre : « on sentait un bon potentiel avec un passage de dos complètement hors-norme, un cheval facile avec un super équilibre. On peut toujours améliorer les chevaux avec le travail, mais jeune cheval on voit leur qualité brute. Candy était vraiment doué, il confirmait tout ce qu’il avait montré sur la vidéo, ce qui n’est pas toujours le cas avec les chevaux ».

C’est le début de trois magnifiques années de compétition : 15 sans-fautes sur 17 parcours à 5 ans, Elite, 4e du Championnat et vainqueur du Masters L’Éperon des étalons ; 13 sans-fautes sur 16 à 6 ans, 9e du Championnat, labellisé Excellent ; classé en GP Top 7 et finaliste des Championnats du monde de Lanaken à 7 ans.

« Tout a été facile avec Candy, il a toujours eu de l’avance. À 4 ans, on avait envie de faire les 5 ans, à 5 ans de faire les 6 ans, etc. Il a toujours répondu présent » salue Thomas Rousseau.

D’humeur égale à la maison, comme en concours, équilibré, Candy se démarque par son comportement : « De retour de la congélation, on peut le mettre sans problème dans la salle de pansage à côté d’une jument. En compétition, il n’y a pas de question à se poser sur l’environnement, le terrain ou le profil d’obstacles. On va faire du concours sereinement et c’est vraiment agréable ».

Avec le styliste cavalier, ils formeront un couple emblématique du circuit de formation. « Je n’ai jamais eu de pression vis-à-vis des résultats » (il a souvent fait moins de parcours que les autres étalons de la même génération, ndlr). « J’avais conscience que le couple formé avec Candy plaisait aux éleveurs, et ce fut une satisfaction, j’ai eu le sentiment du travail bien fait »

 

DES QUALITÉS PRÉGNANTES

 

En parallèle, la demande des éleveurs ne se dément pas et rapidement ses premiers produits commencent à faire parler d’eux en concours d’élevage.

Candy casse les codes : « Il a quelque chose d’hors-norme » analyse sa naisseuse, « c’est un étalon très moderne, et c’est peut-être ce qui a séduit le GFE, puis les éleveurs : il était différent des chevaux normands avec tous les moyens de la terre qu’on voyait jusque-là. Désormais les parcours sont très techniques, fragiles, il faut beaucoup de sang, de l’influx et de l’intelligence. À mon sens, Candy était un étalon novateur ».

« Pour éveiller l’intérêt du GFE, nous estimons qu’un jeune étalon doit avoir une ou deux qualités très fortes et utiles pour le concours hippique. Il faut qu’en le regardant, on puisse se dire que le cheval a 19,5/20 dans ce critère-là » renchérit Arnaud Evain. « Pour Candy, c’était la souplesse dans le galop et l’articulation dans le saut. C’est un sauteur d’obstacles formidable. Quand on arrive à bien rendre visible ses qualités fortes, que le cheval fait un peu parler de lui sur le circuit SHF et que les produits prennent le relais, l’attention des éleveurs est au rendez-vous ».

« Sa principale qualité c’est son articulation dans le saut, sa bascule. Sa technique d’épaules est améliorable, comme régulièrement avec les descendants de Quidam. Mais il dispose d’un super mental de cheval de concours » confirme Thomas Rousseau, comme l’unanimité des cavaliers qui l’ont monté. « Candy présente également une très bonne visite vétérinaire. Cela fait partie pour moi des critères qui font un bon cheval et encore plus un bon étalon. Cela compte quand on est éleveur : un poulain sain et avec une bonne tête trouvera toujours son client » se félicite Thomas Rousseau, qui a mené l’un de ses fils, Joker d’Amko (mère L’Arc de Triomphe), sur la 2e marche du podium du Championnat des 5 ans en 2024.

 

 

CANDY DE NANTUEL et Thomas Rousseau

 

CANDY DE NANTUEL et Pénélope Leprévost

 

LE SAVOUREUX BONBON DE PÉNÉLOPE

 

À 9 ans, Candy passe sous la selle de Pénélope Leprévost, qui l’emmène sous le soleil d’Espagne pour faire connaissance : « Je n’avais quasiment pas sauté avec avant, j’ai débuté avec lui directement au Sunshine Tour » se souvient la cavalière.

Comme avec son illustre prédécesseur Excalibur de la Tour Vidal*GFE, la priorité est maintenant donnée au sport.

La Normande poursuit : « Le GFE m’a laissé le temps de me mettre avec, de trouver mes codes avec lui. Mais avec un cheval pareil, tout est plus facile : il semble né avec une bonne bouche, il est toujours d’accord avec tout, il n’a ni trop de sang, ni pas assez ». Ensemble, ils évolueront sur les concours internationaux en croisant parfois sa propre-sœur, Hello Folie, ex-Folie de Nantuel, la monture de Scott Brash, formée par Marc Dilasser.

Car – oui – entre-temps, Thara Nantuel, la mère de Candy, a prouvé qu’elle était à la hauteur de ses aïeules. Sur sept produits en âge de l’être, cinq sont indicés au-dessus de 142, ce qui place Thara parmi les meilleures poulinières françaises.

« Le cheval coche beaucoup de cases : il est beau, il est gentil, il galope bien, il est respectueux, il est courageux. Il porte vraiment bien son nom (Candy, en anglais littéral “confiserie” ndlr), c’est vraiment un bonbon ce cheval ! » plaisante sa cavalière. « D’ailleurs, sa production a l’air pareille que lui » analyse la championne olympique, « ils ont plus ou moins de moyens en fonction de la lignée maternelle, mais ils ont un bon mouvement de dos, ils sont jolis, les oreilles en avant. Je regarde bien sûr attentivement ses produits en piste, je suis curieuse forcément ! »

 

DE L’OPPORTUNITÉ DU TESTAGE PRÉCOCE

 

En huit saisons de monte Candy a su imprimer sa trace.

« La seconde phase de notre sélection est de voir si la qualité forte pour laquelle nous avons choisi nos étalons se transmet et avec quel degré de fiabilité » explique Arnaud Evain. « L’avantage de notre politique de testage est que chaque année, nos jeunes étalons tous confondus couvrent près de 800 juments. Cela permet très vite d’affiner les conseils de croisement. Pour Candy, on sait qu’il transmet pratiquement toujours son équilibre, sa souplesse, son articulation dans le saut. On sait aussi qu’il faut lui donner des juments avec de l’étendue et du cadre. Nous l’avons indiqué dans le PAX, son style devant est perfectible et nous avons une belle réussite dans les croisements, à partir du moment où les utilisateurs mettent en pratique ces conseils ».

La fiche statistique produite par le stud-book Selle Français fait ressortir un pourcentage de chevaux indicés en compétition assez nettement supérieur à la moyenne : 75 % contre 63 % en moyenne. Cette analyse doit être mise en regard avec la jeunesse relative de sa production puisque ses premiers produits prennent seulement 8 ans en 2025.

De plus, on peut considérer que Candy n’a pas bénéficié d’un « effet harem » puisqu’il a sailli un très large panel de juments et pas seulement une sélection de mères triées sur le volet comme en témoigne le BSO moyen des juments qui lui ont été adressées. Ainsi, Candy apparaît à la 2e place du classement par la borne basse du Blup (cf page 13) et à la 4e place du Top 100 SHF des meilleurs pères de jeunes chevaux 2024, derrière Mylord Carthago (24 ans), Untouchable 27*GFE (23 ans) et Diamant (33 ans) quand Candy n’est âgé que de 12 ans et avec presque trois fois moins de représentants. Ses produits affichent en outre une moyenne des gains bien plus élevée avec 844 € de moyenne contre 562 € pour le premier du classement.

Côté compétition, c’est Candice VD Celiebruge (voir encadré) qui tient le haut du pavé avec un indice de 151, suivi d’Idaho de Grimeux qui totalise 5 800 € de gains en 2024.

Parallèlement, Candy compte d’ores et déjà une vingtaine de fils étalons approuvés en France et en Europe dont on retiendra les puissants Chagrin d’Amour (voir encadré) et Itoki de Riverland (voir encadré).

Ses produits jouissent d’une bonne cote dans les ventes aux enchères avec déjà quelques bons top price à l’image de Jadore la Soule adjugée 115 000 €, Jumping du Rozel 92 000 €, Jordan du Chalet 72 000 €, Hashley de Valley 90 000 € aux Ventes Fences, Sage van Heiste adjugé 80 000 € aux ventes Aloga ou encore Hello de Chalusse, 70 000 € aux ventes Nash.

Leur réputation est également favorable (et sur la montante) sur le marché avec des produits jugés « commerciaux, avec un bon look, interpellés par la barre et démonstratifs à l’obstacle » par les dénicheurs de talents des principaux marchands européens et mondiaux.

 

CANDY, UNE BALANCE LARGEMENT EXCÉDENTAIRE

 

Côté sportif, avec plus de 150 000 € de gains, Candy bénéficie d’un bilan à la hauteur des attentes.

À l’élevage, les résultats de sa production semblent annonciateurs de beaux lendemains. Candy reprendra-t-il le flambeau de ses illustres aînés Calvaro ou Kannan (1er du classement mondial des étalons WBFSH) ? La voie est ouverte. Une chose est sûre, après être passé depuis ses 3 ans sous le regard des éleveurs qui l’ont vu grandir, Candy est devenu l’un des plus forts symboles du Groupe France Élevage et peut-être demain la future figure de proue du GFE.

Un cheval avec une telle exposition médiatique suscite naturellement les commentaires et d’aucuns ont regretté voire critiqué qu’il ne « passe pas le cap ». Comment vit-on cela en tant que propriétaire ? « Je souhaite à tout le monde de tomber sur un cheval comme lui » répond Arnaud Evain, le principal intéressé. « Surtout, je les invite à regarder le top 100 mondial des pères. Nous pouvons citer plein d’étalons qui ont sauté très haut et ne sont pas faciles à croiser et beaucoup d’étalons qui reproduisent très bien sans avoir sauté très haut. On a aujourd’hui tendance à confondre le fait de penser un accouplement et celui de construire un pedigree par simple empilement de chevaux prestigieux. À partir du moment où l’on identifie que la force intrinsèque ne fait pas partie des “matières fortes” de Candy, il convient d’en tenir compte pour réaliser les bons plans de croisements. En terminant 2e du GP CSI5* du dimanche sous la Tour Eiffel, nul doute que Candy a rempli son contrat et gagner un GP 1m60 n’aurait été que mettre la dernière dorure sur le cadre du tableau » conclut-il sans regret.

Brice Elvezi poursuit : « Depuis 2 ans, nous avions une certaine pression des éleveurs pour le mettre en frais. Candy n’a plus rien à prouver et nous ne voulions pas en faire trop. Notre métier premier n’est pas le sport, il nous est donc apparu que c’était le bon moment pour le proposer en frais. Sa semence est excellente et nous voulons le proposer plus largement à l’international à l’image de ce que l’on pratique actuellement avec son désormais voisin d’écurie Untouchable 27*GFE » escompte le directeur du GFE. « Avec Helma Mouche en Irlande (voir encadré), Chagrin d’Amour aux États-Unis, mais aussi Haribo Gem chez Philipp Weishaupt en Allemagne, Helice Grim chez Giulia Martinengo-Marquet en Italie, ou Hector Mongothier au Mexique, nous voulons continuer de faire rayonner le Made in France à l’international ».

Quel regard portent les « femmes de sa vie » sur la carrière de leur protégé à l’aube de sa retraite ? « J’ai le sentiment du devoir largement accompli : le cheval a œuvré sur tous les fronts pendant 10 ans » salue Marie-Laure Deuquet. « Peut-être qu’en saillissant moins, il serait allé plus loin dans le sport. Mais aujourd’hui, les éleveurs vont pouvoir en profiter en semence fraîche et c’est le plus important ».

Pénélope Leprévost renchérit : « Candy est un cas à part, qui a mené de front le sport et la monte à ce niveau d’intensité et de réussite. Candy est l’un des rares, avec Mylord Carthago, à avoir réussi ce défi. Il est tellement demandé sur le marché que le choix a été fait – en concertation – de lui redonner sa vocation d’étalon ; et aujourd’hui, je crois qu’on peut dire qu’il va servir à l’élevage mondial ».

Et sa naisseuse de conclure : « Je suis très heureuse de ce qu’il s’est passé, le cheval a grandement participé à la notoriété de l’élevage de Nantuel et je n’ai qu’un mot : merci ».

Le GFE ne peut que retourner ce merci aux éleveurs pour leur fidélité, convaincu que le plus beau reste à venir !

 

UN CONDENSÉ DE SANG

 

La lecture du pedigree de Candy fait apparaître plusieurs ascendants très imprégnés de sang, à l’image de Royaltie III, sa 3e mère, qui affiche la bagatelle de 89 % de sang PS, AA ou Ar.

Son père était par Night and Day PS, un des rares exemples de Pur-sang de croisement qui a performé aussi bien sur les pistes de courses (2e du Prix du Jockey Club), que comme père de gagnants en sport. On lui doit le petit phénomène d’Éric Navet Shogoun II, ISO 184, Danoso ISO 178, ou l’inoubliable jument noire Quina des Bruyères, ISO 174. Il est à l’origine des lignées de Krichna III ISO 173 et Geisha N ISO 150.

On ne présente plus Nithard AA, son père de mère que d’aucuns comparent à Ibrahim chez les SF. Il a marqué par la voie mâle AA puisqu’il est l’ancêtre de Jalienny, ISO 160, Iago C, Faritchou, Fol Avril, Hadj A ; mais aussi en lignée femelle puisqu’il est le père de Stella, ISO 153, la mère de Quick Star ; et l’oncle de la championne Bourrée.

Cette souche maternelle, retrempée avec le pedigree de Luidam qui affiche lui-même 57 % de Pur-sang, est une garantie d’apporter, via Candy de Nantuel, du sang à la jumenterie, aussi bien dans le phénotype que dans le génotype, même si nous pensons qu’il reste important de ne pas s’en éloigner dans les croisements faits avec Candy.

 

 

Chagrin d'Amour (CANDY DE NANTUEL x Stakkato)

 

Helma Mouche (CANDY DE NANTUEL x Quartz de Chanu)

 

CROISEMENTS FÉTICHES

 

La souche de Candy de Nantuel a très bien croisé avec le chef de race Kannan et les récents résultats de Fontainebleau avec pas moins de cinq représentants issus du croisement Candy avec des mères Kannan le confirment. « Ces deux étalons sont très complémentaires et on retrouve le même antagonisme entre Candy et Cicave ! » analyse Brice Elvezi.

« On a souvent opposé les deux quand ils étaient jeunes, car ils étaient très différents et que certains préféraient l’un ou l’autre. Nous répondions que nous étions contents d’avoir les deux ! Je crois sincèrement que le croisement de Candy et Cicave peut être très intéressant et j’ai encouragé Denis Brohier (qui a été l’un des premiers éleveurs à utiliser Cicave) à croiser ses filles de Cicave à Candy et inversement, à d’autres, de croiser leurs filles de Candy à Cicave. Les premiers résultats sont encore jeunes mais semblent très prometteurs. Candy fait parler depuis ses premiers jours et certains me disent même avoir remarqué que les alezans seraient meilleurs que les bais ! Chacun a un avis sur Candy, mais ce qui est sûr c’est qu’il ne laisse personne indifférent ! »

 

UN CANDY DE NANTUEL AUX JEUX DE LOS ANGELES ?

 

André Nepper fait partie des éleveurs à avoir utilisé Candy dès sa première année de monte à 4 ans. Bien lui en a pris, puisqu’il est l’heureux naisseur de Chagrin d’Amour, l’un des meilleurs produits de Candy à ce jour, qui vient d’intégrer l’une des plus belles écuries mondiales, celles de Lillie Keenan, membre de l’équipe américaine aux derniers Championnats du Monde.

« En tant que président du Stud-book du Cheval de Sport Luxembourgeois, je suis assidument depuis 30 ans les expertises étalons des principaux stud-books européens. Je ne manque jamais de venir en France assister au Championnat des étalons et au Testage. C’est à cette occasion que j’ai découvert Candy, qui avait ce jour-là crevé l’écran. J’ai choisi de le croiser avec une fille de Stakkato, qui avait un très bon geste à l’obstacle, une super technique des antérieurs, de la taille, mais un mauvais galop et une encolure mal greffée.

Le poulain né n’était pas tape-à-l’œil, mais c’était un bon poulain avec quatre bonnes jambes. La mère est morte quand Chagrin n’avait qu’1 mois ½ (d’où son nom, ndlr) et il m’a bluffé en apprenant en 20 minutes à boire au seau ! Il a ensuite été adopté et fut débuté par mon regretté ami Alain Fortin. Le cheval était très gentil, je ne l’ai pas castré. Nous l’avons préservé jusqu’à 5 ans où j’ai décidé de le confier à Sofian Misraoui. Le cheval, qui est très respectueux, a toujours été irréprochable avec 12 sans-fautes sur 13 à 5 ans et 13 sans-fautes sur 14 à 6 ans.

Je dirais que Candy de Nantuel a ramené son galop et aussi une bonne tête. À mon sens, c’est un étalon qu’il faut croiser avec des juments avec de la taille, du cadre et un bon dos. Chagrin est tout simplement le meilleur cheval que j’ai fait naître. Du reste, François Mathy, qui l’a commercialisé, prédit qu’on le reverra aux prochains JO ! »

On veut bien le croire, puisque le célèbre marchand belge a fait confiance au fils de Candy de Nantuel pour saillir rien de moins que la meilleure jument du monde, la célèbre HH Azur, dont il est co-propriétaire.

 

CANDICE VD CELIEBRUGE Z, UN CHAMPION SINGULIER

 

Meilleur 6 ans à Fontainebleau en 2024, 3e du championnat des 5 ans ASB en 2023, le grand alezan a ébloui la dernière Grande Semaine de sa classe. Sa cavalière, Stéphanie Hennequin, 38 ans, nous a dressé le portrait de son singulier fils de Candy de Nantuel, indicé la bagatelle de 151 en 2024.

« Son propriétaire, chirurgien de profession, a déniché Candice via des petites annonces en Belgique alors qu’il n’était que petit poulain, chez un particulier. C’était son premier achat sur internet ! Depuis le 1er jour de son arrivée, cela a été un poulain spécial. Il a toujours été plus sensible que les autres, mais dès le départ, son propriétaire m’a donné carte blanche pour le gérer comme s’il était le mien. En liberté, il sautait déjà comme un extraterrestre et ne fut pas le plus simple à débourrer et à mettre sur un parcours. Il lui arrivait régulièrement de décoller une foulée avant. Il a une qualité de galop supérieure aux autres, tellement de moyens, d’envergure et un respect tel que, longtemps, j’ai dû rentrer dans les combinaisons au trot.

Candy de Nantuel est un cheval très souple et je crois qu’il convenait particulièrement dans le croisement avec la mère de Candice, une Lupicor au dos raide. Candice est un cheval qui est dans sa bulle. Je me suis adaptée à lui. Le saut était inné chez lui, alors je lui ai laissé le temps de grandir et aujourd’hui, nous avons trouvé un mode de vie qui lui convient : c’est le premier cheval que je travaille en arrivant le matin, puis il part en prairie tout le reste de la journée avec son foin. J’ai la chance que son propriétaire me fasse toute confiance pour la gestion de sa carrière, nous le préparons donc pour le haut niveau, pour rêver ensemble. »

 

ITOKI DE RIVERLAND*GFE : LA VALEUR DE PÈRE EN FILS

 

Le partenaire de François-Xavier Boudant affiche déjà un solide palmarès : Champion de France des étalons à 2 ans et 3 ans (ils ne sont que deux dans l’histoire du stud-book SF à avoir réussi ce doublé), 3e du Championnat des 4 ans, vice-Champion de France des 5 ans, du jamais vu !

« J’avais découvert Itoki lors du Championnat des étalons. Le GFE s’était porté acquéreur de la moitié du cheval entre la qualificative et la finale, 15 jours avant sa victoire. Quand il est arrivé aux écuries après le Testage, c’était un cheval qui était déjà en excellente condition physique, avec une musculature remarquable et très avancé pour son âge.

C’est un cheval qui a toujours été très doué. L’obstacle, pour lui, ce n’est pas dur. Il a le défaut de sa qualité : Itoki est un cheval très sûr de lui, le challenge est de réussir à le concentrer car il est encore “gamin” dans sa tête et joue parfois un peu trop ! (rires)

À mes yeux, il représente un bon “mix” entre son père Candy de Nantuel et son père de mère Action Breaker. Il a la souplesse et l’élasticité de Candy et le très bon coup de pattes du second. Il a beaucoup de sang, de la force et il est respectueux.

Itoki a commencé sa carrière très tôt, dès ses 2 ans. C’est un cheval qui ne nécessite pas non plus de répéter souvent les séances car il sait sauter, nous nous astreignons donc à le préserver. Nous ne savons pas pour l’heure jusqu’où il ira, mais il semble très probable qu’il sautera de gros parcours.

Nous voyons beaucoup de bons produits de Candy depuis trois générations, les premiers 8 ans vont commencer à concourir dans les épreuves plus sérieuses, cela va être intéressant d’observer leur progression. Je suis cela d’autant plus près que je côtoyais quotidiennement Candy à l’époque où il était sous la selle de Thomas Rousseau (les deux cavaliers partageaient alors les mêmes écuries, ndlr). Une saine compétition s’était installée entre nous, lui avec Candy et moi avec Cicave du Talus*GFE que je montais alors dans les 7 ans. Les deux étalons étaient d’ailleurs arrivés 3e (Cicave) et 4e (Candy) du Championnat des 5 ans ! ».

 

 

Candice Vd Celiebruge (CANDY DE NANTUEL x Lupicor)

 

ITOKI DE RIVERLAND (CANDY DE NANTUEL x Action Breaker)

 

CIAN O’CONNOR AJOUTE UNE CANDY DE NANTUEL À SA COLLECTION DE TALENTS

 

En 2024, âgée seulement de 7 ans, Maple Leaf (ex Helma Mouche) a déjà foulé les plus belles pistes du monde : Aix-la-Chapelle, Dublin, Hambourg ! Ses naisseurs, la famille Bellet, font partie des éleveurs à avoir immédiatement fait confiance à Candy de Nantuel dès sa première année de monte.

Julien Bellet témoigne : « Candy était à l’époque super moderne, avec un passage de dos et de postérieurs que l’on voit rarement sur des jeunes chevaux. Certains ont pu se demander si cela était naturel, mais le cheval nous a donné la réponse depuis puisque, premièrement, cela a duré, et deuxièmement, car c’est exactement ce qu’il transmet. Nous l’avons croisé avec Valeska Mouche (Quartz du Chanu x Bleu Blanc Rouge II), une jument avec un coup de patte devant exceptionnel, qui se tenait plutôt très haut, avec une ligne du dessus très raide, manquant de souplesse dans les hanches, mais avec de très gros moyens. Le croisement a fonctionné tellement bien que je l’ai répété trois fois. Outre Helma, Candy nous a ainsi donné également Izalia Mouche, Championne des 5 ans à la Grande Semaine 2023 ! Les deux sont par ailleurs des juments adorables, qui savaient immédiatement “lire et écrire”. Il est sûr que c’est un cheval qui a très très bien croisé à la maison mais il nécessite de savoir comment l’accoupler, c’est un cheval qui ne va pas à toutes les juments. Il lui faut des mères avec du capot, un bon garrot, une bonne ligne dessus, de la réactivité devant et beaucoup de force. Lui se charge de ramener la souplesse et l’élasticité et il faut s’en servir pour cela. Je ne doute pas que maintenant que le cheval va être proposé en frais, les éleveurs ne vont pas s’y tromper. Je lui ai d’ailleurs remis cette année une fille de Cicave du Talus*GFE ! »

Quant à Helma, après avoir été vendue aux Normandy Queens Auction à 3 ans au cavalier suisse Romain Duguet, elle a été repérée à 5 ans par le cavalier international Yuri Mansur, puis vendue à 7 ans à des propriétaires de l’Irlandais Cian O’Connor. « Aujourd’hui, on ne sait pas où elle va s’arrêter, mais elle a la chance de tomber pour le moment que dans des écuries 5* même si je pense aussi que c’est parce que la qualité est là tout simplement. Pour l’anecdote, j’ai pu réaliser des transferts d’embryon sur Helma, ils ont notamment engendré Light Mouche, récente gagnante du Régional d’Automne Cheval Normandie, qui a hérité de la poussée et du coup de jarret de son grand-père et je pense sincèrement que Candy pourra également être un très bon père de mère ».

 

Plus d'actualités